Signalé la première fois en 1833 par Le Fillastre et par Ragonde, le dolmen de la Pierre Aurey, situé à 90 mètres d’altitude, devenu Pierre-au-Rey ou le trépied, est composé de trois rochers disposés en triangle en soutenant un quatrième, de forme arrondie. Quelques pierres, à l’est, aujourd’hui enfouies, formaient, selon certains, un vestibule d’une largeur d’un mètre.
Ce mégalithe fut classé Monument Historique en 1862. mais, dès 1906, des scientifiques mirent en doute l’authenticité de ce dolmen, n’y voyant qu’un chaos granitique naturel, d’autant plus qu’aucun objet ou ossement n’y a jamais été trouvé. Il faut attendre 1889 pour que L. Coutil, préhistorien, signale les inscriptions portées par certains blocs, qu’il attribue alors aux douaniers qui ont transformé le monument en clapier. Le bloc supérieur porte « un profil humain » de 46 cm de haut et l’un des blocs inférieurs, à l’ouest, des signes sous forme de rainures étalées sur un mètre de long pour 80 cm de largeur. Vers 1950, on voulut y voir des inscriptions runiques, vestiges de l’ancien alphabet germanique et scandinave. Il n’en est rien et ces marques, qui sont indatables, gardent leur secret.
Le bloc de base occidental, qui fait donc face à la mer, est manifestement taillé et offre une surface concave. Des théories très récentes (G, LEPESTEUR), non encore publiées, feraient de ce site un repère maritime ou amer : en supposant la surface concave recouverte d’une feuille de métal quelconque, des calculs précis ont montré que cet amer indiquait précisément la route à suivre pour les navigateurs allant du sud vers la Hague et était visible à 35 km de distance. Cette hypothèse ne permet pas de dater le monument mais le placerait à priori postérieurement aux Ages des Métaux (après le VIIIe siècle avant notre ère) et peut-être à l’époque gallo-romaine. Cet ensemble a été déclassé de la liste des Monuments Historiques en juillet 2012, décision rarissime.
D’autres monuments mégalithiques ont existé dans ce secteur : plus au nord, au lieu-dit Corb (la centrale nucléaire le recouvre), un monument peut-être identique fut détruit avant 1880 ; au lieu-dit la Percaillerie, un menhir classé, haut de 5 m fut détruit en 1890. Un autre, nommé la Pierre-au-Serpent, mesurait 9 m de haut (le plus grand du département) et fut détruit en 1725 pour la construction du château de Flamanville.