L’allée couverte de Tourlaville dite de la lande Saint-Gabriel

Ne reste aujourd’hui de cette allée couverte qu’un plan et une gravure.

AC_de_tourlaville_fig.2Historique
Signalée dès 1773 dans un mémoire présenté à l’Académie de Cherbourg par M. de Chantereyne, l’allée couverte de la lande Saint-Gabriel passe longtemps pour un cromlech et c’est en tant que tel qu’il est noté et dessiné en 1847 et 1854 par L. de Pontaumont. Endommagé dès 1824, quand De Gerville observe la disparition des tables, trois nouvelles dalles sont brisées par des carriers en 1830 à l’arrivée de Ragonde. En 1887, le commandant Jouan parvient à faire classer le monument, ce qui n’empêcha pas sa destruction totale par le Génie Militaire en 1899 pour la construction d’une redoute. De nombreuses protestations suivirent cette disparition, au reste tout-à-fait inutile puisque le bâtiment militaire fut élevé à côté du mégalithe. Des fouilles eurent lieu en 1773 « aux environs » sur lesquelles on ne sait rien. C’est à cette époque que quelques-unes des grosses roches qui composaient le monument furent renversées et changées de place par des gens « qui creusèrent dessous pour chercher des pierres à rasoir ». On creusa également dans d’autres parties mais sans doute que les fouilles ne donnèrent rien d’intéressant sans quoi on en trouverait trace dans les archives de la Société Académique ou dans les écrits des auteurs qui ont étudié avec grand soin les antiquités de notre pays.

Situation
Sur la lande Saint-Gabriel, à 800 m au sud-est de l’église de Tourlaville. A l’ouest de l’hippodrome actuel, au bord de la chasse du Houlet, au niveau des casemates. Elle est signalée sur la carte d’état-major de 1830.

Structure
Selon L. Coutil, « le vestibule, qui est orienté 0.-E. mesure actuellement 1,10m à l’entrée, mais on ne peut se baser sur cette largeur donnée seulement par deux pierres qui ont dû être déplacées, cette largeur passant immédiatement à 2,50 m, dimension qui se retrouve dans toute la longueur et qui s’augmentait vers l’est, puisqu’on retrouve 3,50 de ce côté, soit un mètre de plus. Le côté nord est bien conservé et se compose actuellement de huit supports, tandis qu’à l’est il n’en existe que cinq ; ces blocs émergent du sol d’environ 0,80 m à 1 m. Primitivement, il y avait quatorze supports de chaque côté. Un espace de 6,50 m reste privé de supports, de côté sud. Au fond, vers l’est, se trouve une pierre posée verticalement à l’allée ; elle mesure 1,40 de long et a pu servir de fermeture de ce côté. Toutes les tables ont disparu, sauf une que l’on voit vers le nord-ouest du monument, car cette pierre, à cause de ses dimensions, 2 m sur 1,50 m, est beaucoup plus grande que tous les supports. Tous les matériaux employés dans cette allée sont en arkose, roche qui forme le sous-sol de la lande (1896). D’une longueur donnée de 16,25 m (1), l’allée couverte mesurait 3,60 m de largeur externe ; la hauteur est inconnue. »

AC_de_tourlaville_fig.1lPlan
Un premier plan fut publié en 1773 par Th. du Moncel puis par Ragonde en 1833, enfin par Rouxel en 1905, publié dans Salle (voir ci dessus). Une lithographie (figure 2) fut réalisée en 1868 par Tollemer, reprise par la suite par Harmons. Selon le plan publié en 1905 et les descriptions qui en ont été faites, il semblerait que ce monument appartienne à la série des allées couvertes longues, orienté est-ouest, avec vestibule étroit à l’ouest. La position de la porte était, selon toute probabilité dans l’axe, à l’ouest. Aucune dalle septale n’a été signalée. L’Helgouach a voulu comparer le monument à la « double-sépulture » de Plouescat-Kernic (Côtes d’Armor) (voir ci dessous).

AC_de_tourlaville_fig.3En fait, cette allée couverte, qui n’est pas double, était entourée d’une enceinte. Il est difficile, à la seule vue des plans, de juger de l’existence de cette enceinte à Tourlaville : on ne sait pas si la rangée médiane signalée en pointillés par divers auteurs est justifiée par des fouilles.

Stratigraphie
Aucune stratigraphie n’a été relevée. Selon Coutil (1896), « on voit à l’est du monument une cavité circulaire produite lors des fouilles. »

Restes humains
Aucun

Mobilier
Selon Coutil (1906) et Voisin (1908), les ouvriers chargés de la destruction trouvèrent deux haches polies, noirâtres, remises au capitaine du Génie qui dirigeait les travaux.

1) 13,20 m pour Le Fillastre, larg.int. 1,32 m et haut. 1 m.

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