Historique
Décrite pour la première fois en 1833 par Ragonde, le monument fut d’abord dénommé par cet auteur « Cist-Vean », terme breton s’appliquant aux pierres branlantes; en effet, il pensait que la dernière table était une pierre branlante destinée à des « épreuves religieuses ». De Gerville reprendra cette idée en désignant le monument « dolmen de la pierre branlante » en 1854, et Lachénée ira dans le même sens avec sa « galerie couverte à logan » en 1861.
Victime d’incursions clandestines nombreuses et sans doute anciennes, le monument faillit être débité en 1905, bien qu’il fût classé dès 1862. La seule fouille sérieuse fut réalisée de 1969 à 1972 par l’équipe archéologique dirigée par R. Lemière. Une restauration fut alors entreprise. Une synthèse de la fouille a été publiée en 2000 par H. Lepaumier, E. Ghesquière et C. Marcigny dans « L’archéologie dans la Manche, fouilles et recherches 1990-1999 ».
Situation
En bordure de la D 320, lieu-dit « le champ du Clos-es-Pierre »,à 119 m d’altitude, parcelle 1033, section B du cadastre. Coordonnées : 49°38’41.77 »N ; 1°30’32.43 »W
Structure
Premier plan établi en 1847 par Pontaumont. Autre plan* après restauration en 1970 (voir ci dessus). Longueur 16 mètres, largeur interne environ 1 m. Entrée de la sépulture, orientée NW-SE, à l’ouest. Dalle septale séparant la chambre au nord du vestibule au sud.
Les éléments de construction sont des conglomérats triasiques locaux que les visiteurs non avertis prennent avec assurance pour du béton actuel. Une seule dalle, débitée en 1905, placée au NW, était en granite. Elle porte encore les traces des 12 trous de mine destinés à la casser. Sans doute, le monument était-il recouvert d’un tumulus dont les limites n’ont pas été retrouvées. Le sol de la sépulture était dallé.
Mobilier
Des fragments de vase* (voir ci contre) et des silex taillés, très proches culturellement de ce que l’on trouve au même moment (néolithique final, culture Seine-Oise-Marne)) dans le Bassin Parisien ont été trouvés lors des fouilles de 1970. Ils sont exposés au musée E. Liais de Cherbourg (attention, des fragments de poterie médiévale y sont mélangés !). Aucun ossement n’a été découvert.
*Illustrations extraites de Gallia Préhistoire 1971