Les polissoirs sont des roches de plus ou moins grandes dimensions (certains sont « portatifs ») qui servent à polir les silex et en particulier les haches. Les rainures des polissoirs sont utilisées pour polir les flancs ou les tranchants des haches ou bien, lorsqu’elles sont fines, à retenir l’abrasif et l’humidité liés au travail de polissage.
Seulement deux polissoirs sont recensés dans le département, tous deux dans le sud, tous deux classés en 1977 et tous deux pratiquement introuvables…
Le premier se situe près de Saint-James, à un km environ au nord de Saint-Benoist, sur la D 363, à mi-pente d’une vallée, la Longue Touche (voir ci contre).
Ce polissoir, La Pierre Saint-Benoist, est un bloc de quartzite blanc de dimension modeste (1,25 m sur 0,5 m) affleurant à peine au niveau des herbes. On observe à sa surface, une douzaine de rainures parallèles et une cuvette au centre. Des fouilles ont été faites autour, en 1885, jusqu’à 2 m de profondeur. Elles ont permis la découverte de plusieurs haches brisées à demi-polies, d’autres entièrement polies, une hache en jade foncé avec un trou de suspension vers la pointe. Il semblerait que son emplacement actuel ne soit pas celui celui d’origine, qui se situait plus haut. Tout ceci est assez confus comme souvent dans le cas de fouilles anciennes.
Le second est celui de Saint-Cyr-du-Bailleul (voir ci contre), presqu’à la limite sud du département sur la D 134, au lieu-dit la Gévraisière. Ses dimensions sont également réduites : 1,2 x 1,1 x 0,9 x 1,4 m. Ce bloc, que l’on prit un temps pour un menhir, est également en quartzite et porte également des rainures, au nombre de huit et des cuvettes au nombre de sept. On l’appelle La Pierre Saint-Martin. Des haches polies ont été découvertes à proximité. Ce matériel est conservé par des habitants « comme de précieux talismans ». Une fouille exécutée au pied du polissoir a montré que cette pierre mesure plus de 2,5 m !
Dans les deux cas, des légendes sont attachées à ces mégalithes, issues sans doute d’une volonté de christianisation : pour le premier, les veines roses qui parcourent le bloc sont les veines du Saint qui aurait été pétrifié à cet endroit et, pour le second, les cuvettes visibles sont les « écuelles du Diable » et les rainures les « Pierres Cochées ».
On pourra s’étonner de l’absence de polissoir dans le nord du département, si riche en sites néolithiques. En fait, beaucoup restent sans doute enfouis : nous en connaissons un cas probable à Montfarville, tout près du site de la Hougue.
J’avais il y a une dizaine d’années trouvé très facilement le polissoir de Saint-James et l’avais photographié, bien sûr. Il était alors entouré d’herbe et la cuvette pleine d’eau!!!!!!Je l’avais admiré, étant très » mordue » de préhistoire.
Effectivement, ce polissoir est de toute beauté. Sans doute son accès a-t-il été rendu plus facile depuis mon étude sur le terrain.
Bonjour,
un (ou 2 ?) polissoir est présent également au pieds du monument dressé en mémoire de victimes du remembrement autoritaire à Geffosses près de Lessay.
Il a été transporté mais je pense sur une faible distance.
Cordialement
PS : j’ai vu aussi pendant des années une stèle votive en forme d’œuf (extrêmement rare et non documenté) d’environ 1m de haut en vente chez un brocanteur sur la route de Coutances à Lessay. je regrette de ne pas en avoir fait l’acquisition à l’époque. J’ai du en faire un cliché mais je ne sais ce qu’il est devenu.
Je prends (avec retard !) connaissance de votre observation à Geffosses. Je ne manquerai pas d’aller vérifier sur place, aucune mention n’étant présente dans les archives. Je vous tiendrai au courant. Merci.